Pourquoi tous les développeurs ne doivent pas devenir CTO ?
Tous les devs seniors ne sont pas faits pour devenir CTO. Et si on valorisait enfin les experts tech sans les forcer à manager ?
Tous les devs seniors ne sont pas faits pour devenir CTO. Et si on valorisait enfin les experts tech sans les forcer à manager ?
En France, être développeur senior, c’est souvent vu comme une étape provisoire. Une sorte de sas avant « l’étape d’après » : le poste de CTO.
C’est devenu un schéma quasi automatique, à tel point qu’on oublie une vérité pourtant essentielle : tous les développeurs ne peuvent (et ne doivent) pas devenir CTO.
Chez Hones, on le voit tous les jours sur le terrain : vouloir transformer chaque développeur senior en manager stratégique, c’est un pari risqué, qui affaiblit la culture tech, fait fuir les talents et compromet l’exécution produit.
Et si on arrêtait de forcer des talents tech brillants à devenir des managers malheureux ?
Et si, au lieu de les pousser vers le haut, on leur donnait les moyens d’aller plus loin ?
Un développeur senior, ce n’est pas un manager frustré ou un CTO en devenir. C’est un expert, un pilier opérationnel, un actif stratégique.
Les entreprises qui les comprennent capitalisent sur :
Mais trop souvent, ce rôle est dévalorisé, mal rémunéré, et sans vraie perspective d’évolution… sauf à basculer dans le management.
Un bon développeur ne devient pas automatiquement un bon CTO. Ce sont deux métiers très différents :
Promouvoir un développeur senior en CTO sans accompagnement ni appétence pour le leadership, c’est exposer l’entreprise à un triple risque :
👉 Promouvoir un dev au poste de CTO parce qu’il est « le plus senior » est aussi un facteur de burnout et de désengagement massif quand les attentes du rôle explosent le cadre initial.
👉 L’expertise technique pure est un chemin de carrière à part entière, qu’il faut assumer et valoriser.
Les organisations matures (notamment dans les écosystèmes US et nord-européens) ont compris une chose :
Il faut créer des voies d’évolution parallèles entre le management et l’expertise.
Un développeur peut devenir :
Avec un niveau de séniorité, de reconnaissance et de rémunération équivalent à celui d’un manager ou d’un CTO.
Cette structuration permet de :
“Il connaît bien le produit, c’est logique qu’il devienne CTO.”
— Beaucoup trop de CEO
Ce raisonnement mène souvent à l’échec. Le cas typique :
Ce n’est pas une question de talent. C’est une question de rôle.
Un CTO efficace, c’est quelqu’un qui sait :
Ce n’est pas inné. C’est un rôle qui s’apprend.
Les entreprises qui retiennent leurs meilleurs talents sont celles qui proposent une vraie double voie d’évolution :
Avec des niveaux de séniorité et de rémunération alignés, sans forcer le passage au management.
En France, on accuse un retard culturel sur ce sujet. Aux États-Unis ou en Europe du Nord, ces parcours sont structurés, respectés, valorisés. Il est temps d’évoluer.
Le mythe du développeur qui « évolue naturellement » en CTO doit cesser. Il alimente des erreurs de casting, des frustrations internes et des pertes de talents évitables. Tous les profils tech n’ont pas vocation à devenir des leaders organisationnels. Et c’est tant mieux.
La vraie maturité d’une organisation tech, c’est de savoir faire coexister deux trajectoires :
Tant que les entreprises françaises continueront à considérer le poste de développeur senior comme un simple tremplin vers le management, elles continueront à perdre leurs meilleurs éléments… au moment où elles en ont le plus besoin.
Réussir sa croissance, c’est construire une organisation qui retient, valorise et fait progresser ses piliers techniques.
Et ça commence par une question simple :
Avez-vous aujourd’hui un vrai plan de carrière pour vos développeurs seniors ?